Placer l’art et la culture au cœur du projet de transition socio-écologique au Québec.

Éclore

Verbe intransitif. S’ouvrir, fleurir, s’épanouir. Se manifester.

Il nous semblait que le discours dominant nous imposait tristesse et déboussolement.
Que peu importe où l’on pose notre regard, la laideur l’emporte sur le beau
Qu’on n’était plus capable
De s’émerveiller
De se raconter d’autres histoires
De compter les lucioles.1

1. Véronique Côté, La vie habitable

Les tempêtes en chaîne, le vivant sur le bord de flancher
Le dos courbé et la petite flamme qui vacille
À lutter inlassablement contre un ennemi sans nom
On en a oublié de reprendre notre souffle.
Alors, que reste-t-il quand tout fout le camp?

La chaleur de la musique autour du feu
Les poèmes sur la voie publique et les pas de danse à l’improviste
Et puis ce « nous » qui peut de si grandes choses
Mais qui craint de ne plus y croire.

Quand tout fout le camp donc
L’art à la rescousse
L’art nous retient, maintient la vie
Et nous ramène à l’essence

« À quoi bon danser quand partout, il y a des feux à éteindre »
Il y a ce sentiment d’avoir si gravement échoué
Lorsqu’on entend
« À quoi on sert, mes poèmes et moi »
Comment un peuple s’enracine quand même ses rêveuses et rêveurs n’y croient plus?

L’art comme combustible nécessaire à la suite du monde
L’art plus qu’essentiel
Pour renouveler nos imaginaires collectifs
Pour créer des espaces de rêves communs
Pour (re)nouer des liens
Pour cultiver notre sentiment d’appartenance
Et pour nous mettre le feu2
Artistes, amoureuses et amoureux du vivant
Nous danserons ensemble dans les ruines d’un monde révolu et regarderons la chicorée sauvage pousser dans les craques de trottoir
Le vivant doit rester une célébration
Et la joie de vivre demeure notre plus grande force
Il est venu le temps
D’éclore.

2. Hugo Latulippe, Pour nous libérer les rivières

« Un peuple qui s’autorise à rêver est un peuple qui dérange. »